Vocabulaire du théâtre

Publié le par 1rel-bac2011

Le vocabulaire du théâtre

 

Les genres

Comédie : au départ, tout pièce de théâtre. Plus tard : pièce de théâtre qui cherche à divertir, en incluant ou non des effets de satire contre des groupes sociaux. Dans ce dernier cas, on parlera de comédie de mœurs. Le dénouement est heureux. L'action se déroule dans un milieu bourgeois.

Drame : pièce qui mêle comique et tragique comportant une action de type romanesque variée, abondante, fertile en rebondissements. Le XVIIIe siècle voit naître le drame bourgeois. Le drame s'épanouit au XIXe siècle, sous l'impulsion de Hugo et Alexandre Dumas, dans le drame romantique, en vers ou en prose.

Farce : au départ, dès le haut Moyen Âge, intermède comique qui « farcissait » une pièce religieuse. Plus tard, courte comédie populaire comportant de nombreux jeux de scène. Le langage pouvait en être grossier.

Fantasmagorie : art de faire voir, sur la scène, des fantômes. Par extension : féérie théâtrale.

Mystère : pièce religieuse du Moyen Âge. Son sujet est emprunté à la Bible. Les textes étant parfois très longs, la représentation peut s'étendre sur plusieurs jours.

Mélange des genres : principe qui consiste à faire cohabiter comique et tragique dans une même pièce. Présent dans le théâtre baroque, le mélange des genres est revendiqué par les Romantiques, tel Hugo, qui, au nom de la vraisemblance, mêlent le sublime et le grotesque. À l'opposé, le théâtre classique sépare nettement les genres et les tons.

On veillera à différencier le comique (qui fait rire) du burlesque (comique forcé, extravagant, farcesque), et le tragique (qui a rapport avec la mort et le destin) du pathétique (qui cherche à émouvoir, à susciter la pitié ou la terreur) et du dramatique ( sens premier : qui a rapport avec l'action ; puis : qui concerne le théâtre).

Mélodrame : primitivement, pièce accompagnée de musique ; drame populaire cherchant à faire peur et/ou à émouvoir, au moyen d'un intrigue chargée, de situations pathétiques et de caractères outrés et stéréotypés, comme la malheureuse orpheline ou le traître cumulant les vices.

Sotie : pièce comique et satirique de la fin du Moyen Âge. Les acteurs profitent de ce qu'ils sont déguisés en fous (« sots ») pour critiquer l'actualité, l'Église, le pouvoir.

Tragédie : en Grèce antique, œuvre lyrique en vers s'inspirant des grands mythes. Dès le XVIe siècle en France : œuvre dramatique en vers, cherchant à émouvoir et à édifier le public. Les tragédies mettent en scène les conflits politiques ainsi que l'affrontement des hommes et du destin. Les héros sont des rois ou des nobles. L'issue en est toujours malheureuse. Dans la tragédie grecque, le chœur est un groupe de personnages (femmes, vieillards…) dont le texte, en vers plus brefs et plus poétiques que l'ensemble de la tragédie, était chanté ou du moins psalmodié. Le chœur accompagne le héros, commente l'action, et tire parfois la morale. Le coryphée en est le porte-parole quand un dialogue s'instaure avec un personnage.

Tragi-comédie : tragédie dont le dénouement est heureux. Les tragi-comdédies comportent souvent plus de rebondissements que les tragédies.

Vaudeville : à la fin du XIXe siècle, comédie gaie et légère, mêlant chansons et ballets. L'action se base sur des rebondissements et des quiproquos. Avec Feydeau (début XXe siècle) les chansons disparaissent, et le thème dominant est le triangle femme/mari/amant.

 

Les formes d'expression

Aparté : réplique que le personnage prononce à voix plus basse ; par convention théâtrale, les autres personnages ne l'entendent pas, alors que le public l'entend.

Monologue : forme particulière de tirade constituant une scène à elle seule. Le personnage est seul en scène.

Récit tragique : dans les tragédies antiques et classiques, les faits pas trop impressionnants devaient être rapportés. Il est prononcé par un messager ou par un personnage à part entière.

Réplique : partie, assez brève, d'un dialogue.

Soliloque : discours d'une personne qui parle seule ou comme si elle l'était. Terme souvent employé pour le théâtre moderne.

Stances : poème, ou ensemble de strophes insérées dans une pièce. Leur sujet est toujours grave. Chez Corneille, Rodrigue (Le Cid) et Polyeucte (dans la tragédie du même nom) prononcent des stances.

Stichomythie : dialogue d'affrontement où les adversaires se répondent vers pour vers, ou distique pour distique, en s'appuyant parfois sur les mots de l'autre. Se trouve dans la comédie et dans la tragédie.

Tirade : long texte prononcé par un personnage sans être interrompu. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les tirades sont très construites. Avec le Romantisme, elles prennent des formes plus souples. Au XXe siècle, elles sont moins présentes, ou elles sont détournées.

 

Le déroulement de la pièce

Acte : grande subdivision de la pièce. Chaque acte doit avoir son unité dans le théâtre classique. Notion moins usitée actuellement. L'acte se subdivise en scènes.

Coup de théâtre : événement imprévu qui bouleverse, en bien ou en mal, une situation.

Dénouement : ce qui termine une pièce de théâtre, ce qui dénoue l'action.

Exposition : on appelle scène ou acte d'exposition la partie de la pièce, située au début, qui informe le spectateur sur les faits qui ont précédé l'action, la situation présente, et les personnages. Souvent absente des pièces contemporaines.

Intrigue : enchaînement des faits, des événements constituants l'histoire.

Péripétie : changement subit, voire retournement, de situation. Dans sa Poétique, Aristote indique qu'une tragédie est réussie quand la « reconnaissance » (révélation de l'identité du héros) coïncide avec la « péripétie », ou retournement, comme il advient de manière exemplaire dans Œdipe-Roi de Sophocle.

Quiproquo : ressort comique. Un personnage y est pris pour un autre.

Scène : subdivision de l'acte. On change de scène quand au moins une personne entre ou sort.

Tableau : un changement de tableau a lieu chaque fois qu'il faut changer de décor.

 

La représentation

Didascalie : indication de jeu ou de geste faite par l'auteur. Apparaît en italique dans le texte imprimé.

Dramaturgie : art de la composition dramatique.

Jeu de scène : geste, généralement répété dans un but comique, indiqué par l'auteur ou le metteur en scène.

Mise en scène : organisation matérielle de la représentation d'une pièce. Le metteur en scène choisit les acteurs, les place et les dirige, choisit décor et éclairage. La lecture propre que fait un metteur en scène d'un texte peut modifier certains aspects d'une pièce.

Scénographie : art de régler les éléments matériels d'une représentation (décor, lumières, effets, organisation de l'espace).

 

Les règles du théâtre classique

Règle de la bienséance : le théâtre ne doit montrer aucune action choquante ; en particulier, aucune mort violente ne doit être montrée sur la scène. « Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose. » (Boileau, Art Poétique)

Règle du dénouement : la comédie se termine par un mariage, la tragédie par la mort.

Règle de la vraisemblance : rien d'invraisemblable ne peut être évoqué, même si c'est vrai. « Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable. » (Nicolas Boileau, Art Poétique)

Règle des trois unités : elle est définie par Nicolas Boileau dans l'Art Poétique : « Qu'en un jour, en un lieu, un seul fait accompli / Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. » Unité de temps : l'action se déroule en 24 heures au maximum. Unité de lieu : toute l'action se passe au même endroit (salle d'un palais ou appartement). Unité d'action : tous les événements convergent vers une même action centrale.

 

 

Source : cours de Français de seconde.

Publié dans Français

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D
Merci baucoup pour cet intéressantissime cours et édifiant cours d'art dramaturge...je souhaiterai à apprendre plus ...
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